Les enjeux environnementaux au coeur des innovations du cabinet Coprexma

Basé à Pont l’Abbé, le cabinet d’expertise Coprexma est un acteur majeur de la conception des navires de pêche. Rencontre avec Jean-François ANSQUER qui dirige une équipe de 7 personnes.

Pouvez-vous nous présenter votre activité ?
Nous créons le design et réalisons les plans pour la conception et la construction des navires, plutôt à destination des professionnels. Depuis 35 ans, plus de 600 unités voguent sous toutes les latitudes. Notre savoir-faire s’étend de la conception du projet jusqu’aux essais en mer, en passant par les études et le suivi de la construction.

Depuis 35 ans, votre activité d’architecte naval a évolué intégrant aujourd’hui des enjeux environnementaux. Comment avez-vous perçu la transformation de votre métier ? 
On adopte une démarche de proposition aux armateurs avec des solutions pour diminuer l’impact environnemental. La réglementation, en générale, vient limiter les rejets dans l’atmosphère (NOx, particules, CO2…) 
et oblige à traiter à bord les rejets solides (eaux noires, ordures et déchets par exemple de poissons). L’informatique a aussi augmenté la rapidité et la justesse des calculs au niveau du dessin. Les nouveaux outils de conception apportent plus de précision à la fabrication. Enfin, la 3D participe grandement à l’esthétisme des offres commerciales.

Lorsque vous imaginez et créez le navire de pêche du futur, de quoi s’agit-il ? 

Maquette d'un bateau conçu par le bureau d'études

Les enjeux de production restent dominants de la capacité de capture, jusqu’à la conservation des produits pêchés. L’ergonomie aux postes de travail est étudiée au plus près afin de diminuer la pénibilité. Il y a plus d’exigences sur le confort des espaces de repos et des zones de vie, ainsi que sur l’atténuation sonore.

Face à la montée des prix de l’énergie, quelles solutions pour la flotte de pêche ?
L’énergie fossile, principalement du gasoil, est actuellement la plus utilisée sur les activités halieutiques. Le carburant dont le prix s’élève, dégrade fortement la rentabilité économique des navires. En attendant le déploiement des énergies nouvelles ou renouvelables, la solution immédiate passe par la sobriété et les économies d’énergies. La transition qui se dessine actuellement, réside dans l’équipement des navires de solutions électriques ; même si aujourd’hui, cette électricité est produite avec un groupe électrogène alimenté en gasoil. Des batteries peuvent venir l’épauler, par exemple, des appels à puissance. La technologie des batteries s’améliorant, les piles à combustible vont se vulgariser.

Comment votre entreprise peut-elle accompagner la décarbonation du transport maritime ?
La décarbonation de la flotte maritime est engagée, ce mode de transport mondial est sommé de réduire de 40 % sa quantité de CO2 d’ici 2030. Trois familles d’énergies alternatives ont été retenues : la chaine du gaz, les biocarburants et les e-fuels (dont l’hydrogène). A cela s’ajoutent trois leviers supplémentaires : la capture et le stockage du carbone, l’électrification et la propulsion vélique. Il va donc falloir déployer des solutions, des innovations et développer la réglementation pour le secteur maritime et rappeler les besoins d’infrastructures de distribution vers le maritime.

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Jean-François ANSQUER ,
Président